Temple Art Creed

Un autre acteur majeur d’Assassin’s Creed Shadows, c’est son monde de toute beauté qui nous en met littéralement plein la vue. Nous avons tout de même le choix du mode graphique entre Performance pour les accros au framerate, Qualité qui est recommandé, faisant la part belle aux visuels et que nous avons sélectionné, ainsi qu’un mix nommé Équilibré proposant à priori les avantages de ce dernier à 40 fps. Avec cet épisode, un cap a clairement été franchi et l’immersion n’en est que renforcée. Il n’a évidemment pas démérité son titre, les jeux d’ombres et de lumière étant vraiment poussés, parfois un peu trop même, puisqu’il peut être difficile de bien y voir dans la pure pénombre, tandis que selon l’heure de la journée, l’éclairage à la bougie sur les visages dans certaines cinématiques apparaît comme trop intense. Mais dans l’ensemble, c’est un régal, surtout couplé aux systèmes de météo dynamique et saisons, celles-ci étant chacune divisées en deux phases introduites par une courte cinématique. Nous aurions tout de même préféré que les changements n’interviennent pas juste après la mort d’une cible par exemple, créant des situations un peu bizarres.

Une invitation au voyage de tous les instants.

Il y a de quoi avoir littéralement froid pour notre personnage lorsqu’il se prend un véritable déluge d’eau en plein orage, les vêtements étant alors clairement trempés. Si une telle situation peut déjà suffire à brouiller le champ de vision, c’est encore pire la nuit, les automobilistes comprendront parfaitement. En hiver, les tempêtes de neige peuvent avoir le même effet, alors qu’il est déjà difficile de trouver notre route puisque la poudreuse recouvre bon nombre de sentiers. Nous ressentons d’ailleurs bien sa résistance en courant, les flocons apparaissent progressivement sur notre tenue et nous voyons même le souffle gelé des personnages. Si la végétation est alors moindre, avec quelques soucis de distance d’affichage, cela offre la possibilité de se cacher à plat ventre un peu partout. Et au contraire, certaines étendues d’eau sont alors gelées, permettant le reste du temps à Naoe de s’y planquer en respirant grâce à un bambou. Il y a même un groupe de pillards qui n’apparaît qu’en hiver, un concept pour le moins intéressant. En naviguant sur le lac Biwa ou au large alors que le vent souffle fort, nous avons constaté qu’il était plus difficile de tenir notre cap, tandis que le brouillard est idéal pour masquer notre présence.

Au printemps et en été, l’abondante végétation est une invitation au voyage de tous les instants, avec notamment les inévitables cerisiers en fleur et toute une variété de plantes aux couleurs chatoyantes, avec des feuilles qui volent au vent. Nous pourrions littéralement passer des heures simplement à nous balader en écoutant le bruit des éléments et des cigales dans les champs, surtout qu’il n’y a cette fois aucun risque de se faire tuer par un sanglier sauvage ou se faire surprendre par un vil serpent ! La raison en est très simple et ravira la PETA, il n’est pas possible de blesser les animaux et aucune activité ne va dans ce sens cette fois, bien au contraire. Les daims étant par exemple vénérés dans la réalité, il n’est pas rare d’en rencontrer alors qu’ils gambadent sur les routes aux côtés de marcassins, tanukis ou écureuils, tandis que des papillons et autres insectes volettent. Bref, ça respire la nature et fait vraiment du bien, un véritable contraste avec les conflits auxquels nous sommes confrontés et qui tiraillent le pays. Et pour vous dire le souci du détail, alors qu’il n’y a que peu de raison de s’y rendre, nous croisons des raies mantas dans les profondeurs au large. Les occasions de dégainer le mode Photo ne manquent donc pas, nos clichés s’affichant toujours sur la carte, et nous redécouvrons certains décors sous un jour inédit en fonction du moment où nous les traversons.

Cette approche plus paisible se retrouve dans certaines activités annexes, à commencer par les très, très nombreux temples et sanctuaires qui parsèment le monde ouvert. Impossible de passer à côté, encore moins pour les grands noms comme le Honnō-ji et le Tōdai-ji. Dans ces lieux, le tourisme virtuel prend davantage le pas sur l’action, bien que l’intrigue puisse nous amener à y combattre. Après tout, être un moine ne garantit pas d’être un saint. Les sanctuaires shintoïstes devant lesquels nous retrouvons de grandes portes torī nous proposent tout simplement d’aller les honorer en priant devant un certain nombre d’autels, nous octroyant alors un Point de connaissance. Visiter les temples, qui pour les plus vastes sont reconnaissables aux sanmon à leur entrée, peut nécessiter quelques phases de parkour puisqu’il faut y rechercher les Pages perdues prenant la forme de rouleaux qui sont cachés, avec là encore la même récompense. De petits autels sont aussi répartis un peu partout en bord de route, octroyant différents types de bénédictions temporaires. Nous pouvons également tomber sur des statuettes Jizō à honorer, qui outre un faible gain d’XP sont une forme de collectibles.

En étant attentif, il est possible de s’approcher discrètement d’animaux sauvages pour les dessiner sous forme de sumi-e, donnant lieu à d’adorables moments cinématiques. Ces créations peuvent notamment être admirées dans la base de données du Codex, qui regroupe également divers didacticiels et les découvertes culturelles à scanner, donnant du contexte à des lieux et éléments présents dans la réalité. Nous n’aurions pas été contre une section dédiée au lore, notamment en regroupant les personnages croisés. Naoe et Yasuke ont aussi tous deux accès à une activité rythmique sous forme de QTE leur étant propre : le kuji-kiri demandant de répéter en boucle quatre appuis de touches, qui s’effacent progressivement de l’écran à mesure qu’elle entre en méditation ; et l’apprentissage de kata, soit des combos pouvant ensuite être utilisés en combat. Malgré une relative difficulté, c’est bien plus simple que l’entassement de cailloux des cairns de Valhalla tout en étant lié aux personnages. Yasuke peut également s’atteler à des défis de yabusame, du tir à l’arc à dos de cheval. Plusieurs pistes plus ou moins naturelles sont réparties à travers le monde, nécessitant à chaque fois de tirer sur des cibles. Ce n’est pas une tâche aisée et demande un peu d’entraînement. Outre les activités et quêtes propres à notre duo, nous pouvons assister à quelques discussions et moments de vie entre les deux qui sont vraiment chouettes, en avoir davantage ne nous aurait pas dérangé tant l’alchimie fonctionne. Et si vous souhaitez plus d’action, les châteaux ne manquent pas, dans lesquels se trouvent des Samouraïs daishō à éliminer avant de pouvoir ouvrir le coffre contenant une pièce d’équipement légendaire, en plus de recevoir pas mal d’XP et des Points de maîtrise. C’est également l’occasion d’en revisiter certains après les missions scénarisées où nous les infiltrons déjà.

Alexandre SAMSON (Omega Law) Rédacteur
Accro à Assassin's Creed et Destiny, grand amateur de RPG et passionné d'expériences vidéoludiques en général. Lecteur de comics (DC) et de divers mangas (One Piece !). Chimiste de formation et Whovian dans l'âme.
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