
Grand Theft Auto VI à 100 $, c'est « l'espoir » pour l'industrie vidéoludique entretenu par un analyste
par Alexandre S.Matthew Ball n'a pas froid aux yeux, voyant en GTA 6 une manière pour les éditeurs d'encore augmenter les prix.
L'année fiscale 2026 promet d'être faste du côté de Take-Two Interactive (du 1er avril 2025 au 31 mars 2026), puisqu'à moins de reports, elle verra le lancement de Borderlands 4, Mafia: The Old Country et le futur rouleau compresseur que devrait être Grand Theft Auto VI. Depuis son unique bande-annonce diffusée fin 2023, il a évidemment déjà déchaîné les passions, quand bien même rien de plus n'a officiellement été dit à son sujet. Alors que GTA V s'est écoulé à plus de 205 millions d'exemplaires en plus d'une décennie, bien aidé par sa présence sur trois générations de consoles successives, une question épineuse a été soulevée à la suite d'une présentation d'un analyste nommé Matthew Ball, travaillant pour Epyllion. Seriez-vous prêt à débourser plus de 100 € pour jouer au prochain jeu de Rockstar ? Si ce n'est pas le cas, vous n'allez pas être ami avec ce monsieur...
La dernière partie de cette présentation de 222 diapositives faisant le tour de l'état de l'industrie du jeu vidéo pour 2025 est en effet dédiée au prix de vente de Grand Theft Auto VI. L'analyste ne se mouille pas trop en prévoyant que ce nouveau GTA devrait sévèrement cannibaliser le temps de jeu et les dépenses au détriment d'autres titres malgré un lancement uniquement sur consoles. Mais ce qui nous intéresse vient ensuite (slide 216) :
... Mais certains créateurs de jeux espèrent que GTA VI sera vendu entre 80 et 100 $, brisant ainsi la barrière des 70 $ et permettant aux titres à 50 $ de passer à 60 $, de 60 $ à 70 $, de 70 $ à 80 $, etc.
Vraiment ? Qui sont ces fameux créateurs ? Les gros éditeurs aux pratiques de monétisation fort discutables et qui font payer pour jouer quelques jours en avance ? Bref, il y a de quoi être énervé en lisant de tels propos alors que des sociétés comme Take-Two Interactive ont justement augmenté leurs tarifs en début de génération fin 2020 et que le coût de la vie n'a lui clairement pas diminué, bien au contraire. Rappelons que Strauss Zelnick avait à l'époque déclaré que « La tarification doit refléter la qualité de l'expérience » et que ce serait du cas par cas. Désormais, il n'est pas rare de voir des blockbusters tirés de licences populaires affichés dans leurs éditions de base à 79,99 € (69,99 $) et donc bien plus avec des éditions spéciales.
Son argument ? Les prix des jeux n'ont jamais été aussi bas en « termes réels », c'est-à-dire en prenant en compte l'inflation, une remarque encore une fois totalement déconnectée de la réalité des consommateurs et qui est justifiée par le fait que les coûts de développement n'ont eux jamais été aussi élevés alors que la croissance du nombre de joueurs stagne. Il explique ensuite que GTA VI serait l'épisode le moins cher de l'histoire en termes de prix d'achat en étant vendu à seulement 70 $ et qu'un tarif de 91 $ serait normal par rapport à ceux ajustés de ses prédécesseurs...
Avec une telle attente autour de cet épisode, nombreux sont les joueurs qui vont sauter dessus au lancement, peu importe son coût, c'est évident, mais tirer à ce point sur la corde semble clairement malvenu, surtout quelques années seulement après une hausse qui reste toujours en travers de la gorge (heureusement que les revendeurs proposent ici des offres de lancement ou que certains prix chutent rapidement). Et pour rester sur Take-Two, la société n'est clairement pas à plaindre avec les centaines de millions engrangés via les microtransactions de GTA Online, qui ont clairement pu servir à couvrir les frais de développement de GTA VI. Nous imaginons d'ailleurs mal cette aventure à Vice City sortir sans une composante en ligne du même acabit, donc difficile de nous faire gober une éventuelle hausse tarifaire.
Si les éditeurs veulent vraiment recouper les coûts de développement, peut-être faudrait-il commencer par faire en sorte qu'ils ne soient pas aussi démesurés, en arrêtant de toujours viser plus haut. Il n'y a qu'à voir le succès des jeux de Nintendo ou de certains projets indépendants pour comprendre que des alternatives sont possibles. Enfin, une sacrée erreur de jugement est à constater dans l'affirmation initiale. Certes, un jeu du calibre de Grand Theft Auto VI pourrait sans doute se vendre aussi cher, juste parce qu'il est estampillé GTA, mais ce ne serait sans doute pas le cas d'autres AAA ou « AAAA ».
Espérons que ce genre de prise de parole ne donne pas de mauvaises idées à certains. Actuellement, vous pouvez vous procurer GTA V sur PS5 au doux prix de 19,99 € sur Amazon, Cdiscount et à la Fnac.