Test
Call of Duty Vanguard Bannière test

TEST Call of Duty: Vanguard, gros coup de froid sur la franchise

par

Call of Duty: Vanguard : Sledgehammer Games est enfin de retour. Mais sans son talent, Vanguard n'arrivant jamais à la cheville de WWII.

La fin de la guerre, mais le début des ennuis...

Comme chaque année, Activision sort un nouveau Call of Duty, et c'est Sledgehammer Games qui reprend du service, quatre ans après avoir accouché du très sympathique Call of Duty: WWII. Ce Call of Duty: Vanguard prend donc une nouvelle fois place durant la Seconde Guerre mondiale, avec ce qu'il faut de modes multijoueurs et un Zombies développé par Treyarch, les habitués du genre. Et malgré tout cela, le résultat final est... compliqué.

Rarement les missions n'arrivent à être épiques ou impactantes.

Call of Duty Vanguard 23 08 2021 Champion Hill de la colline screenshot 1Attardons-nous d'abord sur la campagne solo de Call of Duty: Vanguard, qui démarre en 1945. La Seconde Guerre mondiale touche à sa fin, les nazis sont encerclés par les Alliés d'un côté et l'Armée rouge de l'autre, ça sent le sapin, mais les Alliés ont eu vent d'un Projekt Phénix qui pourrait renverser le cours de la guerre. Les pays font donc une alliance secrète en missionnant une Russe, deux Anglais, un Australien et un Américain afin d'enquêter sur ce projet... et le jeu débute par leur capture. Eh oui, la campagne solo de Call of Duty: Vanguard est essentiellement composée de flashbacks qui servent à présenter ses héros, leurs origines et leurs motivations, ce n'est pas vraiment la naissance des Forces Spéciales escomptée, mais surtout, le mode solo manque clairement de... eh bien, tout. Rares sont les missions qui arrivent à être épiques ou impactantes, les histoires des personnages manquent de saveur et de réels enjeux, surtout du côté de chez Lucas Riggs et d'Arthur Kinglsey, pourtant chef de l'escouade. Wade Jackson s'en sort un peu mieux, le pilote écrasé sur une île du Pacifique vit là un enfer de chaque instant avec une tension palpable.

Les joueurs retiendront surtout le chapitre dédié à Polina Petrova, jeune médecin russe qui voit sa vie partir en fumée et qui décide de se venger en devenant une tireuse d'élite renommée, non sans rappeler Vassili Zaïtsev. Du côté des méchants, ce n'est guère mieux, le vil Hermann Freisinger n'arrive jamais à réellement terrifier, mais le lâche Jannick Richter, incarné par Dominic Monaghan (Merry dans Le Seigneur des Anneaux) fait mouche, le talent d'acteur y jouant beaucoup lors des cinématiques. D'ailleurs, ces vidéos en images de synthèse sont réellement magnifiques, plongeant totalement le joueur dans l'ambiance, le doublage français est de très bonne facture, dommage que le scénario n'arrive jamais à décoller, se concluant par une mission finale cette fois parfaitement mise en scène avec des idées de gameplay intéressantes, même si là encore, la fin manque de panache. Notons également la bande originale de Bear McCreary, bien plus présente que dans les autres opus, avec des musiques rythmées et intenses, parfait pour se mettre dans l'ambiance du combat.

La campagne nous fait cependant voyager un peu partout dans le monde, avant que l'escouade de choc ne soit réunie donc, avec des missions en Afrique, en Russie, en Europe et sur une île du Pacifique, l'occasion de voir le moteur graphique en action, et c'est plutôt propre dans cette version PC avec les réglages graphiques au maximum (le test a été réalisé sur le PC Gamer Cybertek Level 9). Les environnements sont détaillés, les explosions en mettent plein la vue, les effets de fumée sont crédibles et les visages des personnages principaux sont très bien modélisés, il n'y a pas grand-chose à redire de ce côté-là, du moins dans la campagne solo. Au fil des missions, le joueur découvre donc les armes, fidèles à l'époque, et peut surtout user et abuser de capacités spéciales propres à chaque héros, comme la possibilité de ralentir le temps et de profiter d'un aimbot de folie avec Wade, de donner des ordres à ses équipiers avec Arthur, de grimper sur les murs tel un Assassin et de distraire les snipers avec Polina ou encore de profiter d'un inventaire d'explosifs agrandi avec Lucas. De quoi se sortir de situations compliquées, ce qui n'arrive que rarement en Recrue ou Seconde Classe, ce Call of Duty: Vanguard souffre en effet d'un gros problème : l'intelligence artificielle est bien trop prévisible, sortant à découvert sans raison et ne cherchant jamais à contourner ou déloger le joueur. Restent les chiens et les Japonais fonçant avec leur baïonnette qui peuvent vous tuer en un coup, ainsi que les Jägermörder, des unités spéciales nazis ultra puissantes et résistantes, qui demanderont de se poser pour réfléchir sans foncer dans le tas. Mais globalement, si vous avez déjà touché à un FPS, ce Call of Duty: Vanguard se laisse jouer sans difficulté et le générique de fin arrive très vite, après seulement quatre à cinq heures de jeu. C'est peu, et vu le manque de saveur des missions, la rejouabilité est presque inexistante.

À la recherche des zombies perdus

La campagne solo du jeu se termine avec une petite référence aux expérimentations occultes des nazis, il était donc temps de tester ce mode Zombies signé Treyarch, les maîtres en la matière.

Le contenu du mode Zombies au lancement est décevant, véritablement honteux.

Call of Duty Vanguard Zombies Der Anfang screenshot 4Une cinématique, toujours aussi belle, nous introduit l'histoire, il est encore question d'un vil général nazi ayant trouvé le pouvoir de ressusciter les morts pour renverser la guerre, aux joueurs de faire face à des vagues de zombies pour l'en empêcher. Enfin, ça, c'est la théorie, car en pratique, le contenu du mode Zombies au lancement est décevant, véritablement honteux. Il n'y a vraiment rien à se mettre sous la dent, le joueur et ses amis sont plongés au milieu d'une carte enneigée avec des portails à activer pour être téléportés ailleurs, afin d'accomplir des objectifs comme escorter un totem mobile, éliminer des zombies ou récolter des runes. Une fois cela fait, nous passons à la vague suivante en revenant à la carte centrale, pour rouvrir un autre portail, et ainsi de suite. Il n'y a que bien peu d'intérêt, aucun secret, aucun réel enjeu, aucune envie d'enchaîner les vagues en effectuant les mêmes missions en boucle, c'est le vide absolu. Bon, les développeurs lanceront début décembre la Saison 1 du mode Zombies avec, espérons-le, ce qu'il faut pour longuement occuper les fans du genre, mais actuellement, il n'était même pas nécessaire d'inclure ça dans le jeu.

Une fois passée notre déception, nous avons donc lancé ce qui intéresse la plupart des joueurs dans un Call of Duty, le mode multijoueur. Et là, heureusement, le contenu est au rendez-vous, avec un tas de modes et surtout 16 cartes pour les modes classiques et quatre autres pour le Champion de la Colline. Qu'est-ce donc ? Eh bien, ce mode de Call of Duty: Vanguard plonge des joueurs, en solo, duo ou trio dans une arène contre d'autres équipes, chaque mort faisant perdre une vie. Les rounds s'enchaînent et la dernière équipe à encore avoir au moins une vie remporte la partie. Des règles qui font évidemment penser à du Battle Royale, mais il n'en est rien, nous sommes ici plus proche du gunfight avec des affrontements nerveux et rapides, ne laissant pas le temps à la grosse stratégie, seuls les réflexes comptent. Les joueurs ont de temps en temps accès à un hub central pour changer d'armes ou acheter des Atouts en fonction de l'argent récolté pendant les rounds, l'équipement a en effet son importance dans ces duels à courte distance. Pas de quoi révolutionner le genre, mais au moins, c'est assez nouveau et addictif. Autre mode qui fait son apparition, Patrouille, demandant aux joueurs en équipes de tenir une zone... mobile ! Eh oui, le cercle s'amuse à faire le tour de la carte lentement, demandant donc à au moins un allié de rester dedans tandis que les autres le couvrent, afin de marquer davantage de points que l'équipe adverse. Un mode très sympathique et coopératif, même si les alliés ont encore trop tendance à foncer vers l'ennemi sans vraiment se soucier du cercle et donc de l'objectif... Sinon, pour les autres, il y a les modes standards, avec du Match à mort par équipe, de la Domination, de l'Élimination confirmée, de la Recherche et Destruction, de la Mêlée générale et du Point Stratégique, en normal ou hardcore. Sauf que ce mode-là est bien inutile dans Call of Duty: Vanguard, tant le TTK est faible.

Le TTK, ou Time To Kill, c'est comme son nom l'indique le temps qu'il faut pour tuer un ennemi, soit le nombre de balles qu'il encaisse avant de mourir. Un principe pas si simple à calculer, il faut éviter les sacs à PV demandant un demi-chargeur, mais ici, c'est l'inverse, il ne suffit que d'une poignée de cartouches pour éliminer quelqu'un dans le jeu. Si vous n'avez pas l'ennemi dans votre ligne de mire lorsqu'il commence à faire feu, vous pouvez déjà lâcher la manette, impossible de se sortir des duels avec un TTK aussi faible, en résulte une grosse frustration au fil des parties. Difficile ainsi d'effectuer des kills à la chaîne, et pourtant, Call of Duty: Vanguard marque le retour des Séries d'élimination, débloquant des capacités bien utiles en tuant des adversaires, mais se remettant à zéro après chaque mort. Et là, c'est du classique, avec du drone et des missiles téléguidés, pas de surprise, idem pour les Atouts à équiper sur chaque classe de personnage. Cependant, les joueurs peuvent profiter d'une Amélioration de combat, une capacité qui fonctionne cette fois avec un cooldown plus ou moins long selon son efficacité, mais qui reste quand même très anecdotique tant ils sont peu utiles. Le nerf de la guerre, c'est le cas de le dire, est donc toujours le même : gagner de l'expérience en tuant des ennemis et en accomplissant des objectifs pour monter des niveaux, débloquer de nouvelles armes et les améliorer. De ce côté-là, Call of Duty: Vanguard est généreux. Si les armes ne sont pas très nombreuses, elles savent être variées dans leur style de jeu, et surtout, il est possible de les personnaliser à outrance (bouche, viseur, crosse, poignée, chargeur et cartouche), chaque accessoire modifiant certaines caractéristiques de l'arme pour l'adapter à votre style de jeu. Rajoutez à cela une dizaine de classes accessibles d'un clic et même la possibilité de les modifier en pleine partie, et vous trouverez votre bonheur pour déloger le campeur au bout de la carte.

Voyages au bout du monde


Les cartes, justement, elles sont nombreuses au lancement - 16 pour les modes standards - et variées, reprenant principalement des niveaux de la campagne, avec toujours la même recette : de longs couloirs à découvert pour les tirs à longue distance et des intérieurs plus resserrés pour faire parler la poudre à courte distance. Une recette qui fonctionne, et qui évolue dans le bon sens.

Le multijoueur est riche, mais pas vraiment nouveau pour les habitués.

Call of Duty Vanguard 28 10 2021 pic 3 multijoueurLes environnements sont riches en passages alternatifs pour contourner l'ennemi, il faut donc souvent être en mouvement pour éviter de se faire tuer par surprise, évitant les éternels campeurs allongés dans un coin. Ils sont toujours de la partie, mais bien moins envahissants que dans de précédents opus. Et surtout, les développeurs introduisent une fonctionnalité qui change pas mal la donne, les environnements destructibles. Les cartes sont bourrées de portes, fenêtres et autres murs en bois qu'il est possible d'ouvrir ou casser en tapant dessus ou en y lançant un explosif, dévoilant de nouveaux angles de tir au fil de la partie. Et cette nouveauté est réellement la bienvenue dans Call of Duty: Vanguard, ouvrant des possibilités nouvelles pour contourner les ennemis et les surprendre, qui changent presque à chaque partie, les rendant encore plus dynamiques.

Le multijoueur est riche, mais pas vraiment nouveau pour les habitués, nous retrouvons des Opérateurs à débloquer en réalisant des défis bien précis, un changement uniquement cosmétique, les personnages n'ayant pas ici de capacité spéciale. Le Passe de Combat est évidemment présent, demandant d'enchaîner les parties pour obtenir un maximum d'XP et débloquer des éléments là encore cosmétiques, avec des paliers gratuits et payants. Vous connaissez la chanson, il n'y a pas grand-chose ici de vraiment nouveau, Call of Duty: Vanguard s'installe sur des bases solides et connues, les développeurs ne prennent pas de risques. Enfin, un petit mot sur les graphismes du mode multijoueur (et du mode Zombies), bien moins agréables à l'œil que dans la campagne. Sans être moches, les textures sont moins détaillées, moins fournies, manquant de saveur, heureusement que la direction artistique des cartes variées arrive à compenser ce point.

Call of Duty Vanguard Bannière test

Call of Duty: Vanguard nous a déçus, et il est clair que Sledgehammer Games a bien changé depuis le départ de ses deux créateurs. Le studio livre ici une campagne solo qui n'arrive jamais à être marquante, sans réelles originalités (outre la dernière mission) et qui pèche par une écriture soporifique, gâchant le potentiel de la plupart des personnages qu'elle met en scène. Actuellement, le mode Zombies est une honte, vide de contenu en attendant la Saison 1, nous avons là un accès anticipé qui fait grincer les dents. Reste les modes multijoueurs, avec les très amusants Champion de la Colline et Patrouille, des nouveautés qui cassent la routine, les joueurs ont également de quoi faire avec les modes standards, à condition de ne pas trop rager à cause d'un TTK trop court et de combinaisons d'armes et d'accessoires qui vont sans aucun doute avoir droit à un joli nerf (coucou la StG 44). Mais voilà, Call of Duty: Vanguard n'arrive pas à convaincre dans son ensemble, frustrant pour un opus de Sledgehammer Games qui se sera fait attendre.

Vous pouvez acheter Call of Duty: Vanguard sur Amazon.

Les plus
  • Le multijoueur classique, mais ultra complet...
  • Les modes Champion de la Colline et Patrouille
  • Les environnements destructibles
  • La personnalisation des armes ultra poussée
  • Les jolies cinématiques de la campagne
Les moins
  • ... malgré un TTK trop court
  • Le mode solo vite plié et vite oublié
  • L'IA en solo, pas intelligente
  • Le mode Zombies complètement vide
Notation
Graphisme
15
20
Bande son
17
20
Jouabilité
15
20
Durée de vie
12
20
Scénario
8
20
Verdict
14
20
redacteur vignetteClint008
Rédacteur - Testeur

Commenter 1 commentaire

59650
Effectivement, difficile de faire mieux que COD World at war et World War 2 niveau fluidité de scénario, la plupart des références cinématographiques ont déjà été utilisés dans les précédents opus. Vanguard me rappelle le rythme haché de certains jeux Battlefields. Après ce n'est pas facile de concocter d'excellents jeux dans cette période sanitaire actuelle.
Signaler Citer