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TEST Saints Row (2022) : un reboot qui ne sait pas où donner de la tête

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Volition et Deep Silver sont enfin de retour avec un nouveau Saints Row, qui ne sait pas s'il doit être fun ou sérieux.

L'Église des Saints

Née comme une réponse à la licence Grand Theft Auto qui cartonnait, Saints Row a débuté en 2006 avec un opus plutôt sérieux, plongeant les joueurs dans une guerre des gangs. Plusieurs autres volets ont vu le jour, lorgnant toujours un peu plus vers le loufoque et le grand n'importe quoi, jusqu'au spin-off Agents of Mayhem à oublier. Mais voilà que Volition et Deep Silver sont de retour avec un reboot, sobrement titré Saints Row. Était-ce nécessaire ?

Des personnages principaux sans charisme ou insupportables, et une écrire très molle.

Saints RowSaints Row nous emmène à Santo Ileso, dans le sud-ouest des États-Unis. Une ville fictive très inspirée de Las Vegas avec sa grande rue pleine d’hôtels et de casinos, et ses alentours désertiques. Un vaste terrain de jeu où s'affrontent déjà Los Panteros, les Idols et Marshall Defence Industries, trois factions qui vont devoir faire face à un nouveau groupe : les Saints. Oui, cet opus est un reboot qui nous fait vivre la naissance des Saints, une bande de bras cassés au chômage décidant de lancer leur propre business de malfaiteurs. Le scénario de Saints Row est complètement anecdotique, la faute à des personnages principaux sans charisme ou insupportables, et une écrire très molle. Jamais dans l'aventure les dialogues ne font mouche et aucune mission n'arrive à se démarquer pour réellement laisser son empreinte. Ce n'est pas mauvais, mais ça sent le déjà-vu, c'est parfois fade, souvent banal et cela résume pas mal le jeu dans son ensemble...

Avant de commencer l'aventure, le joueur est invité à créer son Boss, le personnage jouable au cœur du jeu, avec tout un tas d'options de personnalisation. Il faut bien reconnaître que Volition s'est lâché, avec des réglages pour à peu près tout, il y a évidemment de la nudité et le côté déjanté et irréaliste s'associe parfaitement à l'inclusion, pour créer un Boss unique. Pour les moins inspirés, il est même possible d'importer des créations d'autres joueurs, c'est fun et rien n'est définitif, vous pouvez modifier le personnage au cours de l'aventure et l'habiller avec un tas de vêtements et accessoires, à acheter dans les nombreuses boutiques de la ville. Mais nous sommes surtout là pour la guerre des gangs.

Le but de Saints Row est encore une fois de prendre le contrôle de la ville, en plaçant des commerces dans les différents quartiers de Santo Ileso et en les faisant fructifier. Pour cela, il faut réussir des missions annexes en lien avec ledit commerce, cela va du remorquage de véhicules aux quatre coins de la ville à la collecte de camions bourrés de produits chimiques, en passant par la fraude à l'assurance. Une activité qui demande de se jeter sous les roues des voitures pour engendrer un maximum de dollars, avec un système de combo, ça rappelle fortement le mode Crash des Burnout, mais en tant que piéton. Les activités sont variées et collent bien à l'identité du commerce, mais sont vite répétitives et le joueur doit terminer à 100 % une poignée de ces missions pour avancer dans l'histoire, ce qui n'est jamais fun. Imaginez passer une heure à conduire 14 camions chimiques pour achever la construction du commerce et enfin accéder à la mission principale suivante, c'est une mécanique datée et frustrante. Heureusement, la pilule passe mieux lorsque le joueur s'adonne à ces missions annexes en parallèle de la campagne principale.

Un open world banal

Cette campagne, nous l'avons déjà dit, n'est pas bien passionnante ni bien longue. Saints Row peut se plier en moins de 8 heures, ce n'est pas beaucoup, même si l'intérêt du jeu réside dans son monde ouvert, mais là... Eh bien, le titre montre vite qu'il a quelques années de retard.

Un GTA-like correct, les développeurs ont eu quelques bonnes idées.

Saints Row 28 08 2021 screenshot 7Nous avons droit à un tas d'activités (missions très secondaires, photographie, assassinats, personnalisation du QG des Saints, etc.), mais rien de réellement palpitant ou amusant. Encore une fois, c'est vite répétitif, nous avons l'impression de faire face à une carte créée avec soin (les paysages urbains et désertiques sont vraiment sympas à explorer), mais remplie de manière très conventionnelle pour booster la durée de vie totale. Il faudra vraiment accrocher au jeu pour viser le 100 %, mais surtout, Saints Row ne sait pas sur quel pied danser. Le ton oscille maladroitement entre le sérieux et le loufoque, sans jamais réussir à faire mouche dans aucune des deux catégories. Le jeu se retrouve avec le popotin entre deux chaises et ça ne fonctionne jamais parfaitement, toujours médiocrement.

Même si l'humour de Saints Row IV divisait, il était au moins clairement énoncé et assumé jusqu'au bout. Ici, eh bien, la personnalisation est libre, mais les dialogues ne sont jamais irrévérencieux ou vraiment drôles, l'arsenal est assez basique (pas de matraque en forme de godemichet ici), rien n'est marquant, rien n'est génial, tout est classique. Pour un reboot d'une aussi grosse franchise, qui sort en 2022, c'est quand même moyen. Bon, quelques éléments arrivent à faire sourire, comme ces missions annexes nous plongeant dans un jeu de rôle grandeur nature avec des armes littéralement en carton, où les habitants de Santo Ileso s'amusent comme de grands enfants (rappelant un peu South Park : Le Bâton de la Vérité, avec des pistolets).

Côté gameplay, Saints Row est... banal. Oui, ce mot revient beaucoup trop souvent, mais il sied à merveille au jeu de Volition. Si jamais vous ne connaissez pas la franchise, nous avons là un jeu à la troisième personne orienté vers le tir, permettant d'emporter plusieurs armes et de s'aventurer dans la ville pour s'adonner à diverses missions, qui partent souvent en cacahuètes et à l'encontre de la loi. Un GTA-like correct, les développeurs ont eu quelques bonnes idées comme la wingsuit à déployer n'importe quand dans les airs, des compétences à activer pendant les combats pour des effets destructeurs, ou encore des exécutions au corps-à-corps variées et particulièrement violentes, façon John Wick. De nombreux véhicules sont à disposition pour se déplacer dans la ville, avec des voitures reprenant les archétypes classiques (compact, berline, SUV, muscle car). Heureusement, les véhicules de gangs et ceux débloqués après certaines missions viennent relever le niveau, sinon, il est possible de modifier les voitures standards à sa guise dans un garage, avec là encore un tas d'options, jusqu'aux rétroviseurs !

La conduite est elle aussi classique, les voitures se pilotent facilement, avec la possibilité de contrôler sa chute dans les airs pour mieux atterrir ou encore de donner des coups latéraux, dommage que le jeu ait décidé qu'il faille un kit 4x4 pour sortir des sentiers battus, sans quoi la voiture glisse au moindre coup de volant. Pour un jeu ultra arcade, c'est quand même étonnant, mais cela donne des situations cocasses avec des drifts involontaires. Notons au passage la possibilité de grimper sur le toit de son véhicule pour tirer sur ses poursuivants avec un tas d'armes, une mécanique qui fonctionne très bien en coopération, avec un pilote et un tireur. Parce que oui, Saints Row est intégralement jouable à deux, ce qui est quand même bien plus marrant.

Enfin, terminons avec l'habillage graphique et sonore. Testé sur le PC Gamer Cybertek Level 9Saints Row est visuellement correct, les textures sont plutôt belles, mais rien ne vient éblouir la rétine, et les effets comme les explosions ou la fumée sont loin des technologies modernes. Le jeu aurait pu être sublime il y a quelques années, il est aujourd'hui... banal. Au moins, il n'est pas moche, c'est déjà ça, même s'il n'est pas avare en petits bugs plus ou moins gênants. Cela va des voitures qui apparaissent ou disparaissent à quelques mètres de vous, d'un ATH capricieux affichant le mauvais objectif ou la mauvaise icône, problèmes qui se résolvent après avoir relancé le jeu, mais c'est agaçant. Idem pour l'IA des ennemis, forcément buggée tant les adversaires sont idiots, fonçant sur le joueur sans trop chercher à se cacher ou le contourner. « C'est un bug, n'est-ce pas ? Non ? Ah... » Pour les voix, il n'y a rien de transcendant, elles sont toutes en anglais et de plutôt bonne facture, mais nous retiendrons surtout les différentes radios à écouter en voiture, avec des styles très variés pour plaire à tout le monde (sauf aux streameurs).

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Saints Row est un jeu en monde ouvert banal. Ce reboot ne va clairement pas faire de l'ombre à la concurrence, même si les open world de ce genre ne sont pas légion, et il a évidemment son public. Le titre de Volition n'est jamais mauvais, en aucun point, mais il n'arrive jamais non plus à se démarquer par une mission un peu exceptionnelle ou un personnage vraiment attachant. Tout est moyen, avec du remplissage sur la carte, des graphismes corrects, un arsenal classique, et quelques bugs. Au moins, ceux qui n'ont pas aimé le ton trop délirant de Saints Row IV retrouvent ici un jeu plus « réaliste », mais qui oscille entre l'humour et le sérieux sans jamais trouver le juste milieu, ou choisir son bord. Un Saints Row édition 2022 qui ne va clairement pas marquer les esprits et qui a surtout quelques années de retard sur tous les points.

Vous pouvez retrouver Saints Row en Day One Edition à 44,73 € sur Amazon.

Les plus
  • La carte de Santo Ileso, façon Las Vegas
  • Un Boss et des voitures ultra personnalisables
  • Énormément de contenu
  • Les exécutions façon John Wick
  • Les radios en voiture
Les moins
  • Jamais très drôle, jamais très sérieux
  • Un scénario qui ne brille jamais
  • Des personnages plats, lourds et agaçants
  • Visuellement correct, sans plus
  • Du remplissage à foison sur la carte
  • Pas mal de bugs
  • L'IA, au secours...
Notation
Graphismes
14
20
Bande-son
16
20
Jouabilité
15
20
Durée de vie
16
20
Scénario
8
20
Verdict
13
20
redacteur vignetteClint008
Rédacteur - Testeur

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