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La Guerre des Mondes War of Worlds 2025 Ice Cube

CRITIQUE La Guerre des mondes (2025) : 1h30 pour faire la pub d'Amazon, c'est long, non ?

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Le roman de SF culte de H.G. Wells a encore droit à une adaptation en film. Si La Guerre des mondes de 2025 frise parfois le nanar, il reste au final un gros navet doublé d'une publicité intrusive.

La Guerre des mondes 2.0

Roman de science-fiction désormais culte écrit par H.G. Wells en 1898, La Guerre des mondes a déjà été adapté dans différents médias, comme à la radio par Orson Welles en 1938 ou au cinéma en 1953 par Byron Haskin et en 2005 par Steven Spielberg (pour ne citer que les plus célèbres). Si vous ne connaissez pas l'histoire du roman, elle est très simple : des Martiens prenant la forme de tripodes envahissent la Terre grâce à des météorites, mais alors que les humains peinent à lutter, les extraterrestres finissent par périr à cause des microbes de la planète bleue. Mais, pour cette nouvelle adaptation réalisée par Rich Lee et produite par Universal Pictures, les scénaristes Kenneth Golde et Marc Hyman ont décidé d'apporter de gros changements. Sur le papier, cela aurait pu être intéressant, mais La Guerre des Mondes de Rich Lee est une véritable catastrophe cinématographique.

La Guerre des Mondes de Rich Lee est une véritable catastrophe cinématographique.

La Guerre des Mondes War of Worlds 2025 AlienLa Guerre des Mondes, version 2025, s'inscrit totalement dans notre époque. L'introduction du film nous présente Will Radford, un agent du département de la sécurité intérieure des États-Unis (DHS) incarné par Ice Cube, surtout connu en tant que rappeur (N.W.A), mais qui a quand même une sacrée carrière au cinéma (dans les films souvent bien nuls, il faut l'avouer). Employé par le gouvernement et travaillant dans un bureau à Washington, Will espionne les citoyens américains de toutes les manières possibles : accès aux caméras de surveillance et de drones, écoute des conversations téléphonique, Will peut tout faire et semble être le Big Brother des USA à lui seul. Bien qu'il trouve quand même le temps de pirater le smartphone de Faith, sa fille chercheuse biomédical et enceinte, pour surveiller ses échanges avec son petit ami, livreur pour Amazon.

Entre deux surveillances qui donneraient des sueurs froides même à Edward Snowden, Will traque également Disruptor, un hacktiviste affirmant détenir des informations ultra confidentielles sur un système de surveillance américain, encore plus secret et intrusif que celui qu'utilise Will au quotidien. Mais alors qu'il épaule le FBI pour tenter d'arrêter Disruptor, voilà que des météorites s'abattent un peu partout sur la planète. Des météorites qui abritent des tripodes extraterrestres aux intensions étranges : ils visent en effet les structures technologies de la Terre.

Des clichés et des écrans

Oui, le pitch de La Guerre des Mondes s'éloigne vite du roman de H.G Wells, mais l'idée était bonne. Inutile de refaire la même adaptation que celle de Steven Spielberg il y a 20 ans (le coup de vieux est gratuit), ce film de 2025 embrasse totalement les codes de son époque, la technologie est omniprésente, avec les smartphones, les réseaux sociaux, Amazon Prime qui vous livre rapidement et bien sûr la surveillance de masse. Mais, en 1h30 de film, La Guerre des Mondes se perd bien trop dans des retournements de situation alambiqués, des choix scénaristiques douteux et des dialogues à la limite du ridicule (mention spéciale au président des États-Unis qui lâche le nom du film au détour d'une phrase, façon Les 4 Fantastiques de 2015, et à Ice Cube qui nous gratifie de son plus beau « Bitch, move, get out of the way », sans doute en référence au tube de Ludacris). Comme souvent avec les films catastrophes américains, l'action est focalisée sur une famille brisée qui va se reconstruire grâce à ce drame, et tant pis pour les millions de morts autour.

Un cliché qui, pour une fois, est un peu justifié par la mise en scène. Car La Guerre des Mondes a été tourné fin 2020, alors que la pandémie de COVID-19 avait mis à mal la production cinématographique (et le reste du monde, évidemment). Ici, pas de road trip aux USA pour sauver sa famille, tout est filmé au travers d'écrans : la webcam de l'ordinateur de Will, mais surtout les caméras frontales des smartphones de ses interlocuteurs, le spectateur voyant finalement sur sa télévision l'écran du PC de Will, avec la désagréable impression d'assister à une réunion sur Zoom ou Teams. Une réunion de crise bordélique où Will tente aussi bien de sauver sa famille que d'enquêter sur l'invasion extraterrestre, c'est parfois un vrai calvaire pour suivre ce qui se passe à l'écran avec des fenêtres de textes ou de vidéos qui s'ouvrent et qui se ferment à la chaîne. Encore une idée intéressante, d'autant qu'elle permettait aux comédiens d'être filmés dans leurs coins sans se réunir sur un gros plateau de tournage (Ice Cube avait refusé d'être vacciné contre le COVID-19), mais très mal exécutée. Il semble aussi évident que les comédiens ont été très mal dirigés pendant la production. Si Ice Cube ou Eva Longoria n'ont sans doute pas le potentiel pour décrocher un Oscar, ils nous ont habitués à bien mieux, même dans des films ou séries vraiment mauvais.

redacteur vignetteClint008
Rédacteur - Testeur

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