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Ready Player One Images (2)

CINEMA - Ready Player One : le manifeste de la génération geek ? (critique)

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Avec Ready Player One, Steven Spielberg plonge le spectateur dans un univers rétrofuturiste parfaitement calibré pour faire vibrer la corde « nostalgico-geek » de plusieurs générations d’amateurs de pop culture. Un défi réussi sur presque tous les points.

Parler de film d'anticipation, plus que de film de science-fiction, est probablement vrai pour certains aspects. Certaines thématiques sont déjà parlantes aujourd'hui et les technologies sont assez crédibles. Assez tristement, l'aspect décrépit du monde réel de 2045 est lui aussi assez parlant, même si c'est l'une des dimensions du film qui est clairement la moins souhaitable. Le mélange frappe le cœur et l'esprit au moins autant que l'univers visuel percutant, imaginé par le réalisateur.

Sur bien des aspects, Ready Player One est une réussite totale, une ode à la pop culture, fédératrice et qui sait se montrer engagée.

Ready Player One Images (1)Mais ce qui frappe encore plus touche directement au visuel. Pas besoin de beaucoup réfléchir au message quand le film enchaîne, à un rythme effréné, les caméos de personnages de jeux vidéo anciens ou récents (Tomb Raider, Overwatch, Battletoads, Battleborn) et autres héros de la pop culture côté comics, manga, cinéma, etc. Clairement, il est possible de revoir Ready Player One deux ou trois fois de suite et de découvrir, à chaque fois, de nouveaux personnages et références, la meilleure manière d'essayer de les repérer toutes étant probablement de faire de multiples arrêts sur image : le Blu-ray du film sera assurément décortiqué par les fans les plus hardcore.

Aux multiples apparitions à l'écran s'ajoutent les références citées par les personnages, en particulier par Parzival, pour qui la pop culture est quasiment l'unique raison d'exister. Les références fusent et, là encore, le spectateur connaisseur les reçoit en plein cœur, comme autant de petits gestes flatteurs à l'égard de ses propres connaissances. Le film est généreux et donne sans compter aux amateurs qui sauront apprécier ses multiples références, tapant aux passages sur les « haters» et autres opportunistes peu scrupuleux, qui cherchent à s'approprier cette culture populaire à mauvais escient.

Nous touchons là à un autre message du film : celui de la dimension universelle de la pop culture, objet de partage et d'union, élément fédérateur de multiples générations. Des jeux d'Atari 2600 à Overwatch, en passant par le cinéma de John Hughes (Breakfast Club en tête) et toutes les déclinaisons de Batman, tout est autant offert aux habitants de l'OASIS qu'aux spectateurs. Innovative Online Industries, multinationale capitaliste, est l'incarnation du mal, car elle cherche à s'approprier cette culture universelle au nom du profit — l'affront ultime étant de présenter son dirigeant, Nolan Sorrento (incarné par le désormais méchant de service Ben Mendelsohn), comme un inculte notoire, cultivant quelques subtils clichés.

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Sur bien des aspects, Ready Player One est une réussite totale, une ode à la pop culture, fédératrice et qui sait se montrer engagée. Par les temps qui courent, à une époque où beaucoup n'hésitent toujours pas à résumer les jeux vidéo à la violence, les super héros à de la propagande ou la culture geek comme un mouvement globalement abrutissant, le nouveau Spielberg fait du bien. Ready Player One a de quoi toucher des générations entières droit au cœur, en racontant une histoire positive, avec une mise en scène efficace et des effets spéciaux sidérants.

Ceux qui voudront jouer à l'avocat du diable pourront toujours soupçonner le film de miser sur un certain opportunisme, celui de cumuler les références pour voiler la face d'un public en mal de reconnaissance, justifiant au passage un scénario léger et teinté d'un manichéisme un peu cliché par moment. Aucune œuvre n'est parfaite, et ce n'est pas non plus le cas de Ready Player One. Mais ce serait faire preuve de mauvaise foi de considérer le film comme autre chose qu'un manifeste geek, un classique instantané qui fera probablement vibrer le cœur de millions de fans pendant de très, très longues années.

Note : 5 étoiles sur 5

Commenter 3 commentaires

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razac
Comme dit dans le test, le film s'éloigne du livre.

Mais C'est que j'attend d'une adaptation et pour le coup elle est très réussi.

Hâte de le revoir, pour continuer à chercher les références que j''aurai manqué ^^
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