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Anduril et Meta dévoilent EagleEye, un casque XR militaire aux frontières du jeu vidéo

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Anduril dévoile EagleEye, un casque XR conçu avec Meta pour l’armée américaine. Imaginé par Palmer Luckey, créateur d’Oculus, il fusionne réalité augmentée, intelligence artificielle et données tactiques pour offrir une vision enrichie du champ de bataille

L’univers de la réalité mixte ne se limite plus au jeu ou au divertissement. Aux États-Unis, la société Anduril s’aventure dans un tout autre domaine avec EagleEye, un casque XR développé pour l’armée. Ce projet, dirigé par Palmer Luckey, fondateur d’Oculus, cherche à réinventer la manière dont les soldats perçoivent et partagent les informations sur le terrain.

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L’idée d’EagleEye est née d’un constat simple : la guerre moderne se gagne autant par la donnée que par la force. Le casque se veut une extension du regard, un outil capable de rassembler en un instant tout ce qu’un soldat doit savoir pour agir efficacement. Sur l’écran intégré, apparaissent en temps réel une carte du terrain, la position des alliés, les signaux radio et les images captées par un drone. Ces flux sont analysés et fusionnés par Lattice, la plateforme logicielle d’Anduril, afin de créer une représentation cohérente et immédiatement exploitable de l’environnement.

Le fabricant décrit ce système comme un “ coéquipier numérique ”. EagleEye n’affiche pas seulement des données : il les interprète pour assister l’utilisateur dans sa prise de décision. Cette philosophie prolonge une tendance déjà visible dans les jeux vidéo ou la réalité augmentée, mais transposée ici dans un contexte beaucoup plus exigeant. L’intention n’est pas d’impressionner, mais d’aider un humain à voir plus loin, plus vite, sans perdre le contact avec le réel.

Le design du casque évoque clairement cette dualité. Les premiers visuels publiés montrent une interface rappelant les têtes-hautes des jeux de tir : mini-carte, marqueurs, indicateurs de direction. Ce choix esthétique n’a rien d’anecdotique. Selon Palmer Luckey, ce type d’affichage familier permet aux soldats de comprendre instinctivement l’organisation de l’espace, sans formation longue ou apprentissage complexe. La culture vidéoludique devient ainsi un langage universel au service de l’efficacité.

EagleEye se distingue aussi par sa conception modulaire. L’appareil pourrait être utilisé en configuration transparente - passthrought - pour les missions diurnes ou fermé pour les opérations de nuit. Le système passthrough offrirait alors une vision synthétique combinant réel et image numérique. Cette flexibilité permettrait d’adapter le casque à différents rôles : observation, commandement, pilotage de drone ou appui technique. Chaque version garderait le même noyau logiciel, garantissant une compatibilité totale entre les opérateurs.

Techniquement, Anduril reste discret. Les prototypes présentés comportent plusieurs micro-écrans par œil afin d’atteindre une très haute définition. Cette structure provoque une légère coupure au centre de l’image, que la société assure invisible en situation réelle. L’audio serait spatialisé, le suivi de tête précis et la batterie déportée sur la ceinture pour alléger la charge sur la tête. Le poids exact n’a pas été communiqué, mais l’entreprise promet une ergonomie adaptée à un usage prolongé.

Certaines zones d’ombre persistent. Aucune donnée officielle sur la résolution, la latence ou l’autonomie n’a encore filtré. Les vidéos diffusées semblent davantage illustrer le concept qu’une démonstration en conditions réelles. Cette prudence s’explique par la nature confidentielle du programme et par la concurrence féroce qui entoure ce type d’équipement. Le prix évoqué dépasserait les dix mille dollars, un chiffre crédible pour du matériel militaire haut de gamme.

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Anduril insiste également sur l’origine américaine de la production. Aucun composant chinois ne serait utilisé, une exigence liée à la sécurité nationale. Ce choix place EagleEye au cœur d’une stratégie industrielle qui vise à réduire la dépendance technologique envers l’Asie. Le projet succède au programme IVAS, autrefois mené par Microsoft avec le HoloLens 2, abandonné après des critiques sur son manque de confort et sa faible fiabilité. Anduril espère redorer l’image de la réalité mixte militaire avec une approche plus pragmatique, centrée sur la robustesse et la clarté.

Les premiers essais de terrain sont attendus dans les mois à venir. Ils permettront d’évaluer la résistance du casque aux conditions extrêmes : poussière, chaleur, pluie ou choc. Si les tests s’avèrent concluants, EagleEye pourrait devenir le premier système XR véritablement opérationnel. Ce serait aussi un tournant pour Anduril, qui confirmerait sa position de pionnier dans la fusion entre technologies immersives et défense.

L’existence même d’un tel projet montre à quel point la réalité mixte dépasse désormais le cadre du jeu. Ce qui servait hier à simuler des mondes imaginaires devient aujourd’hui un outil d’observation et d’action. .

redacteur vignetteEric de Brocart
Fondateur - Directeur de publication
Magicien professionnel, quand je ne suis pas derrière mon PC, photographe amateur, quand j'ai le temps et surtout un grand passionné de réalité virtuelle.
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