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The Vigil Vignette

CRITIQUE de The Vigil, un film d'horreur vite oublié

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Les producteurs de Paranormal Activity et Insidious remettent ça, ils n'étaient pas obligés...

Blumhouse Productions finance depuis un peu plus de 10 ans un tas de films d'horreur, avec des franchises désormais bien connues comme Paranormal Activity, American Nightmare (The Purge), Insidious, Sinister, Ouija ou encore la nouvelle trilogie Halloween. La société de production sait se diversifier, mais ce n'est pas le sujet d'aujourd'hui, car The Vigil est un film d'horreur 100 % Blumhouse Productions. Ce qui n'est pas forcément une qualité...

The Vigil est l'exemple même du film d'horreur médiocre.

The Vigil 2019 StillThe Vigil est réalisé par Keith Thomas, un auteur de romans, nouvelles et poèmes dont c'est le premier long-métrage, il n'a en effet qu'à son actif le film court Arkane sorti en 2017. Derrière la caméra, mais également à l'origine du scénario, Keith est visiblement un gros fan de L'Exorciste tant le film reprend quelques idées du chef d'œuvre de William Friedkin, sans arriver à les égaler, et encore moins à les surpasser. The Vigil nous emmène aux côtés de Yakov, jeune juif un peu en galère d'argent depuis qu'il a décidé de quitter sa communauté, et qui accepte de faire le shomer le temps d'une nuit. Pas de panique si vous ne connaissez rien à la religion juive (c'est notre cas), un rapide carton d'introduction explique que le shomer est chargé de veiller sur un mort afin d'éloigner les mauvais esprits. Yakov se rend au domicile de la victime, également occupé par sa veuve, Mme Litvak, un cliché total de la vieille femme flippante dans les films d'horreur.

Et pour le scénario, c'est tout ce qu'il y a à savoir. Pendant près de 1h30, The Vigil ne quitte quasiment pas cette maison, tentant d’instaurer une certaine claustrophobie qui ne prend jamais. Yakov a quelques soucis psychologiques depuis un traumatisme, histoire de rajouter un peu de background au personnage, mais c'est du vu et revu. Le film de Keith Thomas ne brille jamais par son originalité, que ce soit dans son scénario extrêmement prévisible ou par sa mise en scène usant et abusant des clichés poussifs de l'horreur au cinéma. Environnements sombres, plans bateaux, dialogues énigmatiques, jeu d'acteur plat, The Vigil est assommant de médiocrité et n'arrive jamais à faire peur, même lorsque des jump scares surgissent à l'écran ou nous cassent les tympans. Pourtant, le réalisateur et le chef opérateur ont essayé, à de rares moments, d'être un peu originaux, avec des plans très centrés ou en incrustant des SMS d'un smartphone à l'écran, rien de bien fou, mais c'est vite oublié à cause de l'éclairage raté dans la plupart des scènes. Pourtant, dans une maison, il y a de quoi faire en termes d'idées d'éclairages...

Là où The Vigil arrive enfin à être original, c'est dans son parti pris de placer l'histoire au cœur de la religion juive. La plupart des films du même genre se basent sur la religion catholique, Keith Thomas a décidé de changer quelques codes en parlant de shomers, de rabbins, de communautés juives et de démons. Intéressant pour le cadre de l'action, cela n'influe en rien sur le déroulé du scénario, Mazzick (le démon de The Vigil) aurait très bien pu s'appeler Pazuzu que le résultat aurait été le même au final. Reste le manque de repères de Yakov, étranger à la plupart des codes de notre société moderne, qui rendent le personnage un peu attachant de naïveté.

The Vigil Bannière

The Vigil est l'exemple même du film d'horreur médiocre, qui sort d'un peu n'importe où, qui n'apporte absolument rien au genre et qui s'oublie sur le trajet entre la salle de cinéma et son domicile. Jamais effrayant, totalement cliché, le long-métrage de Keith Thomas n'est pas totalement mauvais (malgré ses défauts), et fera passer un moment tout à fait correct aux amateurs de jump scares que le cliché n'a pas encore épuisé, mais si vous recherchez un vrai bon film d'horreur, passez votre chemin, il y en a des tas, même chez Blumhouse Productions. Ou sinon, regardez L'Exorciste de William Friedkin, même après 50 ans, il est toujours aussi terrifiant, la version longue en director's cut est vendue 7,98 € en Blu-ray sur Amazon.fr.

Note : 2 étoiles sur 5

redacteur vignetteClint008
Rédacteur - Testeur

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