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TEST F1 22 : faux départ pour la nouvelle ère

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Si F1 22 reste amusant, le titre manque vraiment de nouveautés pour pleinement séduire les fans.

C'est l'heure de rouler

Une nouvelle fois, Codemasters est de retour avec un nouveau jeu de course sous licence officielle FIA, édité par Electronic Arts. F1 22 ne compte pas rompre avec la tradition, mais les développeurs se sont efforcés de retranscrire au mieux les nouveautés appliquées cette saison dans la réalité, avec quelques circuits légèrement modifiés et surtout des monoplaces qui changent énormément. Il est l'heure du test, le mode VR sur PC aura droit à son propre papier très prochainement.

Les grosses nouveautés de ce F1 22 sont assez rares.

F1 22 Racing Shot Announce 04 4K
N'y allons pas par quatre chemins, les grosses nouveautés de ce F1 22 sont assez rares, mais elles ont au moins le mérite d'être originales, même si elles rompent avec la tradition. Nous retrouvons des modes classiques, avec en solo des Grand Prix, du contre-la-montre et des tours rapides Pirelli, permettant de prendre place à bord de voitures de Grand Tourisme pour participer à des défis (tour chrono, duel, passage de points de contrôle, vitesse moyenne, autocross et drift) et remporter des médailles... qui ne servent pas à grand-chose dans ce mode. Ces mêmes défis sont proposés en championnat, augmentant la réputation du pilote, mais pour rajouter ces Supercars à votre garage, il suffit de rouler en F1 et en F2 pour gagner des jetons et les échanger contre une Ferrari F8 Tributo, Ferrari Roma, Aston Martin Vantage F1 Edition, Aston Martin DB11 AMR, McLaren 720S, McLaren Artura, Mercedes-AMG GT Black Series, Mercedes-AMG GT R Pro, tandis que les voitures de sécurité Mercedes-AMG et Aston Martin sont des DLC payants. Des voitures qui n'ont rien à voir avec les monoplaces, la conduite est bien plus lourde et rigide, demandant évidemment de freiner plus tôt, mais mine de rien, cela fonctionne plutôt bien, sauf pour le drift, vraiment pas adapté aux tracés ni aux véhicules. La modélisation est parfaitement soignée (mais il n'y a pas de dégâts visibles) et c'est un plaisir de les retrouver dans son garage via le mode Vie F1, mais les ajouts de ces Supercars et des tours rapides Pirelli semblent enterrer définitivement les épreuves rétro, coup dur pour les nostalgiques qui en avaient été déjà privés l'année dernière.

C'est l'autre grosse nouveauté de ce F1 22, Vie F1 est un hub communautaire permettant d’exhiber ses trophées gagnés en solo ou en ligne, ses Supercars débloquées et surtout de personnaliser son avatar avec des tenues de course ou en civil à l'aide de vêtements et accessoires. Sans surprise, il faut passer à la caisse ou évoluer dans le Podium Pass pour débloquer les éléments les plus sympathiques, mais tout cela n'est que cosmétique. En plus de cela, il est possible de modifier plusieurs environnements, qui défilent automatiquement dans les menus, affichant même les avatars de vos amis admirant vos collections. Une nouveauté pas forcément essentielle, mais qui plaira aux joueurs passant de longues heures dans le jeu et qui veulent s'amuser entre amis. Et il semblerait que nous ayons déjà fait le tour des grosses nouveautés de ce F1 22, qui ne propose pas de suite au mode scénarisé Point de Rupture cette année. Dommage.

Le petit train des monoplaces

Mais n'allez pas croire que Codemasters s'est contenté du mode Vie F1 et des Supercars, le studio a été pas mal occupé à adapter les monoplaces à celle de la saison actuelle. Les réglementations de la FIA ont chamboulé pas mal de choses cette année, avec des voitures plus grandes et plus lourdes, l'arrivée de pneus 18 pouces, d'un nouveau carburant plus écologique et d'un concept aérodynamique qui permet, en théorie, que les voitures se suivent plus facilement sans être gênées par l'air sale.

Là où F1 22 se révèle totalement, c'est en réduisant (ou supprimant) les aides à la conduite.

F1 22 Racing Shot Announce 05 4KBon, ça, c'était le discours théorique de la FIA l'année dernière, la saison réelle de Formule 1 a bien montré que tout n'est pas parfait, notamment à cause du marsouinage, ce phénomène de rebond de la voiture à haute vitesse qui pénalise pas mal d'écuries actuellement. Le marsouinage, Codemasters ne l'a pas vu venir et il n'est pas inclus dans F1 22, donnant lieu à des données pour le moins étonnantes, avec une écurie Mercedes-AMG très combative par exemple. Des choses qui seront sans doute ajustées au fil des semaines avec de petites mises à jour, mais manette en main, cela donne quoi ? Eh bien, comme d'habitude, ça varie en fonction de votre style de jeu.

Avec toutes les aides au pilotage activées (freinage et antipatinage notamment), les différences de gameplay avec F1 2021 sont très légères, difficile de ressentir le poids élevé des monoplaces, elles se conduisent plutôt facilement, même si un effort de réalisme a été fait au niveau des pneus froids, rendant les virages très compliqués en sortie des stands pendant le premier tour. Non, là où F1 22 se révèle totalement, c'est en réduisant (ou supprimant) les aides à la conduite. La voiture est plus capricieuse, l'arrière est très instable et le tête-à-queue arrive à la moindre erreur, pas question de trop forcer sur l'accélérateur ou de passer trop souvent sur certains vibreurs, la faute attend le joueur au moindre virage, lui demandant de revoir son style de conduite par rapport à l'année dernière. C'est très perturbant au début, surtout si vous avez joué à F1 2021 juste avant, mais après quelques jours à s’entraîner sur ces nouvelles monoplaces, c'est un régal à piloter, les sensations de vitesse sont excellentes avec la caméra cockpit (mais beaucoup moins avec la caméra arrière) et le joueur se met vite dans la peau d'un véritable pilote de Formule 1.

Autre changement notable, du côté de l'intelligence artificielle cette fois : elle est très agressive, même avec le réglage médian. Les adversaires n'hésitent pas à freiner au dernier moment pour vous dépasser par l'intérieur, touchant régulièrement votre fond plat du bout de leur aileron avant ou leur roue, il faut être constamment aux aguets pour ne pas subir leurs foudres, mais aussi leurs erreurs. Eh oui, outre les différentes pannes aléatoires (assez rares, il faut l'admettre), les adversaires gérés par l'IA peuvent faire des fautes, comme un blocage de roues lors d'un freinage trop violent ou un tête-à-queue à l'accélération, des erreurs qu'il faut exploiter au mieux pour les dépassements et remporter la victoire, le niveau de difficulté (ajustable de 1 à 100) est ici un poil plus relevé que les années précédentes, les voitures jouant dans la même catégorie sont souvent plus rapides et la conduite de l'IA est très agressive, surtout dans les virages. Tant mieux pour les fans qui veulent du challenge, mais le mode Flashback devient un peu trop nécessaire pour ne pas gâcher sa course à cause des adversaires. Notons encore une fois une hiérarchie assez étrange, liée aux notes des pilotes qui semblent parfois assez loin de la réalité. Si Red Bull et Ferrari sont à leur place, en haut du classement, il est quand même curieux de voir Lewis Hamilton régulièrement sur le podium à bord de sa W13, lui qui souffre en réalité du marsouinage pour marquer de petits points. En bas du classement, c'est plus logique, il est occupé par les Williams et Aston Martin, comme en vrai. Tout cela pris en compte, et avec l'aérodynamique des voitures revue, les batailles sont souvent plus intenses, avec ou sans DRS, les départs sont à chaque fois des moments cruciaux pour gagner des places, mais éviter des dégâts, et la course ne laisse que rarement de temps morts, surtout en désactivant les modes immersifs.

Comme sur Netflix, manette en main

Eh oui, ce F1 22 se veut plus cinématographique, avec des réglages permettant de profiter des tours de formation, des arrêts aux stands et de la voiture de sécurité comme à la télévision, en lâchant la manette quelques secondes. Avouons-le, pour la Safecty Car sous drapeau jaune, c'est appréciable, c'est un moment peu intéressant de manière globale, les voitures se suivent automatiquement et vous reprenez le contrôle juste avant la relance. Une voiture de sécurité toujours aussi inutile, les adversaires coincés dans les graviers ou encastrés dans un mur disparaissent de toute façon d'eux-mêmes après un tour et, non, il n'y a toujours pas de drapeau rouge pour arrêter momentanément la course.

Au joueur de choisir comment il veut vivre sa course du début à la fin.

F1 22 Miami 09 4KPour le tour de formation et les stands, ce serait dommage de se priver des nouveautés apportées par Codemasters. Oui, il est désormais possible de rouler soi-même pendant le tour de formation, afin de chauffer les pneus et se positionner du mieux possible sur la grille à l'aide d'un indicateur en réalité augmentée. C'est ludique, assez simple et cela permet d'orienter légèrement la voiture dans la direction choisie, pour un départ optimal. Du côté des stands, un QTE à l'entrée du paddock est là pour rester éveillé, demandant d'appuyer sur un bouton au bon moment pour réaliser un arrêt parfait. Si le QTE est raté, les mécaniciens mettront davantage de temps à changer les pneus, faisant même des erreurs pouvant faire perdre de précieuses secondes. Fans de Ferrari, rassurez-vous, il n'y a rien d'aléatoire, le QTE est assez simple à réaliser et garanti un arrêt rapide, sous les trois secondes. De petits ajouts qui renforcent l'immersion, ils sont bien réalisés et surtout optionnels, au joueur de choisir comment il veut vivre sa course du début à la fin.

En parlant de précision et de réalité augmentée, Codemasters a également revu les essais libres. Il faut toujours réaliser des défis pour remporter des points de ressource, servant à améliorer sa monoplace au fil de la saison, mais le joueur a également accès à des tableaux avec des données précises, pour améliorer son temps. Après un premier objectif terminé, il est ainsi possible de retrouver une heat map du tracé avec des zones mauves (parfait), vertes (positif) ou rouges (négatif), montrant les endroits maîtrisés ou non par le pilote. Un outil très pratique qu'il est même possible de voir directement sur le circuit en réalité augmentée, c'est vraiment pratique pour s'entraîner sur un virage compliqué par exemple. En plus de cela, le défi en cours est désormais représenté en haut de l'écran par un graphique de télémétrie, avec une jauge évoluant en temps réel du rouge au mauve, un carré énorme qui n'apporte rien, dans l'immédiat ou après l'exercice.

Côté contenu, F1 22 n'innove pas vraiment. Outre les tours rapides Pirelli déjà évoqués, c'est du déjà-vu, le joueur a la possibilité d'organiser ses propres week-ends de Grand Prix, de jouer en multijoueur en ligne (notamment en suivant la saison réelle) et surtout de se lancer dans un mode Carrière ou Mon Écurie, en commençant ou non par la F2. Le mode deux joueurs, où chacun s'affronte ou s'allie en ligne en fonction de l'écurie choisie est encore présent, mais toujours pas d'option pour s'amuser sur le même écran. Pour en revenir aux modes Carrière et Mon Écurie, il n'y a rien de bien neuf, le joueur incarne un pilote pour rejoindre une équipe déjà existante ou fonder sa propre écurie, avec des options de personnalisation encore limitées, il faut se contenter de changer la couleur de modèles prédéfinis, la possibilité de créer sa voiture et sa combinaison entièrement aurait été un ajout sympathique.

Le calendrier est le même qu'en vrai, le Grand Prix de Sotchi n'est donc pas là, contrairement à Kevin Magnussen chez Haas, qui a pour rappel remplacé au pied levé Nikita Mazepin. Les modèles des voitures, comme des pilotes, sont proches de la réalité, même si cela n'influe pas vraiment sur le gameplay, une Ferrari se conduit comme une Williams même avec l'option de difficulté reflétant les performances réelles des véhicules, seule la vitesse change. Chose intéressante cependant, au lancement du mode Mon Écurie, le joueur a le choix entre trois options pour fonder une équipe déjà bien financée avec une voiture performante, une du milieu de tableau ou une toute fraîche qui a tout à faire et à prouver. C'est le mode le plus amusant, la première saison est évidemment compliquée, il faut bien surveiller ses dépenses et améliorer la monoplace, mais la courbe de progression est amusante, bien plus qu'en optant pour une écurie déjà compétitive avec une voiture au top visant toujours la première place. Le joueur peut ainsi recruter un second pilote (dont des légendes de la F1), et comme dans le mode Carrière, il faut bien surveiller l'usure des pièces de la voiture et les changer régulièrement. Petit changement sur ce point, il y a désormais quatre boîtes de vitesses pour toute la saison, mais elles servent également pour les essais et les qualifications, autant dire qu'il faudra bien en prendre soin, ou subir une pénalité vers la fin du calendrier.

Des voix en terrain connu

Il y a quand même de vraies petites nouveautés, avec une mise en scène toujours dans l'esprit de la série Drive to Survive (Pilotes de leur Destin), avec davantage de cinématiques dans le paddock et sur la grille de départ pendant le week-end, tandis que Will Buxton fait même une apparition en début de saison Mon Écurie pour interviewer le joueur. D'ailleurs, la journaliste et son cadreur ne sont plus là dans F1 22 pour poser des questions répétitives, le joueur doit désormais répondre à une demande de temps en temps entre les courses pour choisir son rival et orienter le développement de la voiture, quitte à lâcher quelques billets supplémentaires en mode Mon Écurie pour améliorer le moral de l'équipe.

Le jeu est plutôt joli, les monoplaces sont resplendissantes.

Autre disparition, celle de Jeff, l'ingénieur radio, remplacé par Marc Priestley de chez McLaren, qui a enregistré ses phrases à l'aide d'un vrai casque-micro de Formule 1. Ça, c'est pour la VO anglaise, car en français, Jeff est toujours là et il n'a pas changé, avec les mêmes phrases qui tournent en rond depuis des années. Pour les commentateurs, nous retrouvons Julien Fébreau de Canal+, accompagné de Jean-Éric Vergne certains week-ends, mais surtout de Jacques Villeneuve. Si Julien fait du mieux qu'il peut pour tenter de donner de l'émotion à son commentaire, les deux autres ne font que lire leurs lignes de dialogues sans jamais réussir à convaincre, c'est assez triste, mais Villeneuve a le mérite d'apporter avec lui son humour très singulier. D'ailleurs, Jacques Villeneuve a visiblement été signé et enregistré au dernier moment, car Julien Fébreau mentionne toujours le nom de Nicolas Martin dans ses phrases... F1 22 n'est pas épargné par les petits problèmes du genre, avec par exemple l'impossibilité d'ouvrir le menu de la radio (alors que le pilote appuie bien sur le bouton de son volant), de changer de caméra avec la touche de la manette (il faut passer dans les options) ou encore certains paramètres qui ne sont pas sauvegardés, demandant de les rechanger à chaque lancement du jeu.

Enfin, un petit mot sur les graphismes et la technique, nous avons testé F1 22 avec un PC Gamer Cybertek Level 9le jeu est plutôt joli, les monoplaces sont resplendissantes, les textures sont soignées, les visages des pilotes bien modélisés et crédibles (ceux des mécaniciens un peu moins). C'est assez classique, rien ne vient réellement chatouiller la rétine, mais sous la pluie, l'immersion est totale avec une visibilité réduite et des gouttes qui viennent entraver la vue avec la caméra cockpit. Côté audio, le moteur V6 ronronne, il y a de maigres différences entre les Ferrari, Honda, Renault et Mercedes, c'est très léger cependant, et dans les menus, nous retrouvons des musiques EDM fort sympathiques pour mettre de l'ambiance.

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Alors, que retenir de ce F1 22 ? Eh bien, c'est assez moyen. Codemasters a décidé de se passer d'une suite à Point de Rupture pour se concentrer sur les nouvelles réglementations des monoplaces, mais à part de petits changements dans le gameplay avec les aides désactivées, c'est assez peu visible. Le titre reste très fun à jouer, à condition de faire abstraction de l'IA très agressive, et le joueur est plongé dans l'ambiance de la Formule 1 avec de nouveaux modes de mise en scène cinématiques. Mais voilà, F1 22 reste un énième jeu de la licence, sans vraies grosses nouveautés, si ce n'est l'arrivée des Supercars qui enterrent les épreuves rétro, et c'est bien dommage. Un titre qui mise beaucoup sur la modernité, c'est bien, mais qui oublie les traditions. F1 22 fera le bonheur des joueurs qui ont passé des centaines d'heures sur F1 2021, mais un peu plus de nouveautés n'aurait pas fait de mal.

Vous pouvez retrouver F1 22 à 64,99 € sur Amazon, chez Leclerc, à 73,99 € à la Fnac et à 79,99 € chez Micromania.

Les plus
  • Des sensations vraiment fun
  • Un gameplay adapté à tous
  • L'ambiance du monde de la Formule 1
  • Des essais libres vraiment utiles pour s'entraîner
  • Les Supercars, ça change...
Les moins
  • … mais adieu les épreuves rétro
  • Le mode Vie F1 dispensable, uniquement cosmétique
  • La hiérarchie assez étrange
  • L'IA un peu trop agressive
  • Déjà plus de Point de Rupture
  • Ça manque de vraies grosses nouveautés
Notation
Graphismes
17
20
Bande-son
16
20
Jouabilité
16
20
Durée de vie
15
20
Verdict
15
20
redacteur vignetteClint008
Rédacteur - Testeur

Commenter 6 commentaires

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larybenji
Perso je trouvais que le mode point de rupture c'était une vraie purge lol, bien content qu'il n'y soit plus.
Et les épreuves rétros auxquelles je n'y ai jamais joué, donc les gt ça me va.
Par contre l'ia agressive, si elle n'est pas sanctionné correctement par les juges ça risque d'être un calvaire.
Concernant Mercedes, malgré leur problème de marsouinage, ils restent quand même au top 3 de la compétition donc bon ça passe si ils sont juste après Redbull et Ferrari.
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L--Irlandais--
Dexttoons Wrote:@L--Irlandais--]
Il en parlera dans un autre test pour PC
Il le précise dans l'article


Ah mince pourtant j'ai lu l'article hier et j'ai même pas prêté attention, et c'est au début en plus :lol:
Ou alors il a rajouté cette phrase un peu plus tard.
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