Test PC
DU PVP demo 02

PREVIEW de Dual Universe : déjà perdu dans ce vaste univers

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L’ambition est une qualité, dans le cas de Dual Universe c’est peut-être un frein.

Par où commencer ?

Au moment de nous asseoir derrière notre PC pour participer à la preview de Dual Universe nous étions déjà partis dans l’espace, prêt à voir des vaisseaux en découdre façon Star Wars. Après tout, c’était ce pour quoi nous avions signé : l’aspect PvP du MMORPG spatial. Cette petite invitation n’était en réalité que la partie émergée de l’iceberg Dual Universe. Un glaçon dont les dimensions sont d’ailleurs plus proches de celles du mont Everest qu’autre chose. Dire que les équipes du studio Novaquark nous ont présenté un jeu ambitieux serait un euphémisme. Dual Universe fait partie de cette très petite famille de jeux archi culotée qui revendique le statut de jeu ultime : celui qui sera capable de regrouper tout un tas de genre en son sein et dont les limites de la jouabilité ne seront déterminées que par l’imagination des joueurs. Un travail de Romain dans lequel rares sont les studios à s’être engouffré et qui nous a donné des jeux clivants, Star Citizen et Eve Online étant assez représentatifs du genre.

Dans les faits, Dual Universe a tous les symptômes du jeu qui va se faire dépasser par ses propres espérances.

DU PVP demo 01Nous devinons un chantier assez énorme et nous n’avons pas été déçus au moment d’observer les premières images du titre. Nous quittons instantanément la stratosphère de notre imaginaire, direction le plancher des vaches pour découvrir un personnage en vue FPS perdu dans la pampa avec la capacité singulière de creuser son environnement pour récolter des ressources. Vous avez dit Minecraft ? L’esprit du jeu de Notch fait effectivement partie de l’ADN de Dual Universe. C’est loin d’être la seule folie qu’évoque Novaquark. Jean-Christophe Baillie, son PDG et interlocuteur privilégié, nous explique que le jeu devrait à terme être constitué d’un unique serveur capable d’accueillir des millions de joueurs, le tout sans temps de chargement. Il enchaîne sans sourciller en évoquant un système solaire et des mondes totalement éditables, des systèmes politiques ou encore un principe de conquête de territoire. Sur le papier, c’est assez fabuleux de voir autant de bonnes idées se côtoyer, mais dans les faits, Dual Universe a tous les symptômes du jeu qui va se faire dépasser par ses propres espérances. C’est d’autant plus vrai que Novaquark mise énormément sur ses joueurs pour créer de véritables civilisations, des structures, et finalement « l’histoire » du jeu. Un domaine dans lequel les développeurs veulent intervenir le moins possible en zappant toute notion de quêtes ou de trames narratives.

Novaquark a confirmé nos craintes en abordant plus en profondeur la partie centrale du crafting. Fabriquer des objets est en théorie très simple puisqu’il suffira de lier entre eux des composants géométriques pour en faire des structures, ou dans le cas qui nous intéresse des véhicules. Une fois encore, notre cœur palpite à l’idée des choses incroyables qu’il serait possible de fabriquer, mais une fois de plus la complexité de la réalité nous rattrape. D’un simple assemblage d’éléments, nous passons rapidement à des objets fonctionnels (portes, armes, générateurs...) qui ont besoin d’être liés entre eux pour fonctionner. Créer quelque chose de petit s’avère relativement facile, mais dès qu’il s’agit de gros engins, ce n’est pas du tout le même délire.

DU PVP demo 03L’ergonomie est manifestement passée à la trappe pour un jeu qui se veut beaucoup plus authentique et finalement assez immersif. Jean-Christophe Baillie nous explique par exemple qu’un vaisseau mère peut prendre 2 à 3 semaines véritables pour être fabriqué, ce qui à notre sens rend le travail tout à fait fastidieux et l’accomplissement totalement épique. Les morceaux d’interface que nous avons pu apercevoir nous laissent également présager un jeu assez rugueux à prendre en main, y compris dans des domaines assez simples comme les arbres de talents. Dites-vous bien que tout ce qui a été écrit jusque-là ne couvre même pas l’ensemble des fonctionnalités que Novaquark a évoqué au cours de sa présentation. Autant vous dire que plus d’un joueur risque de se sentir perdu devant cette avalanche de contenu qui nous fait réaliser à quel point un game design simple est parfois plus enviable.

Et le PvP dans tout ça ?

La folie des grandeurs de Novaquark nous a presque fait perdre de vue la raison pour laquelle nous avons participé à l’évènement. Un petit briefing sur les combats spatiaux nous l’a vite rappelé. L’occasion pour nous d’être agréablement surpris puisque l’explication de Baptise Agati, lead game designer, était de loin la chose la plus claire dans toute cette présentation. Quatre types d’armes différentes, quatre tailles d’armes différentes, un module à connecter pour pouvoir utiliser les armes et un noyau (la core unit) qui doit être absolument protégé pour éviter d’être capturé ou détruit... Le menu est franchement simple, nous ne demandions pas mieux pour du PvP. Ça se gâte un peu au moment d’aborder les histoires de types de dégâts et de matériaux résistants à certains d'entre eux, mais le fait est que le PvP s'appuie sur un système assez limpide. Un principe qui repose à la fois sur la créativité des joueurs (une fois n’est pas coutume) et qui s’avère intéressant en prenant le temps de creuser.

Dual Universe semble partir dans tous les sens.

En dépit d’un système de dégât original et stratégique (pas de barres de vie, uniquement des trous plus ou moins gros autour des impacts de projectiles et des équipements qui peuvent être détruits individuellement), les bastons stellaires souffrent de la même austérité que le jeu dans son ensemble. Malgré le fait que de gros vaisseaux étaient engagés dans la bataille, il était difficile pour nous de ressentir une quelconque frénésie dans les échanges. Peut-être faut-il être aux commandes de son appareil pour vraiment comprendre de quoi il en retourne, mais toujours est-il que Dual Universe peine à être impressionnant. Il faut dire que, là encore, les interfaces et les manipulations fastidieuses étaient nécessaires pour des tâches aussi basiques que l’acquisition de cible, le tir ou le rechargement. C’est d’ailleurs dans les plus gros engins que nous avons pu constater que les combats étaient les plus mous, le joueur étant obligé de s’en remettre à son radar ou ses menus et ne pouvant profiter de l’action que par une fenêtre, si elle existe. Même les petits chasseurs n’ont pas donné dans le dogfight de qualité malgré une agilité indéniable. Explorer un mastodonte de l’espace, c’est aussi se rendre compte que son pilotage nécessite tout un équipage (plus d’une quinzaine de personnes, à ce qu’il paraît). L’idée de jouer seul semble donc compromise, ou du moins très compliquée si vous souhaitez explorer tout l’aspect PvP.

Nos premières impressions : Peut mieux faire !

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Novaquark mise gros avec son jeu, mais comme tous les projets ambitieux de son envergure, Dual Universe semble partir dans tous les sens. Le titre cherche à explorer tous les registres possibles en laissant le plus de liberté aux joueurs. Un objectif noble, d’autant que nous devinons chez Novaquark un amour du bon jeu, mais qui pourrait mener le projet à sa perte tant cet aperçu était indigeste, même pour un simple spectateur. C’est assez frustrant d’en arriver à ce constat puisque finalement le jeu montre une richesse phénoménale et des promesses que peu de titres nous ont faites. Cela dit, le manque de sensation ressentie durant ce premier contact avec le PvP est assez symptomatique de cette ambition débordante qui tente de transcender la condition de Dual Universe pour qu’il soit le plus complet possible, mais qui en oublie finalement le plaisir dans sa forme la plus simple.

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Commenter 1 commentaire

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Zek
Futur bide.

Qui est assez fou pour prendre un abonnement alors que d'autres jeux proposent déjà ce type de contenu et bien plus encore à l'instar d'Empyrion, depuis la dernière alpha 12, une galaxie avec plusieurs milliers de systèmes solaires le tout avec génération procédurale, une IA boosté en alpha 11, etc.

Vous voulez de la simulation ? Space Engineers.

Dual Universe n'a aucune chance de ce faire une place.
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