Chose promise, chose due.
Battle Fantasia
D'abord, qu'est ce que c'est ?La jaquette intrigue, promettant un jeu de combat aux allures de RPG.
En effet, Battle Fantasia est un jeu de combat en 2.5D (Modélisé en 3D, mais offrant un gameplay 2D) issu de l'arcade au Japon, où il a eu un certain succès (qui a justifié son portage sur consoles de salon).
Il propose 12 personnages jouables et un gameplay très abordable sans pour autant être simpliste. Les modes de jeu sont nombreux (Arcade, Story, Time Trial, Survival) et il dispose même d'une fonction de combat en ligne avec ou sans classement.
Niveau Bonus, pas grand chose à se mettre sous la dent. On peut néanmoins débloquer 2 nouveaux costumes par personnage, des illustrations et deux cinématiques. Point de Trophées à la clé, malheureusement.
Oui, mais ça raconte quoi ?Après une guerre ancienne qui a vu enfermé le Mal, une ère de paix règne sur sur monde. Malheureusement, c'est sans compter les "Présages Funestes". De sombres rumeurs et événements qui attestent du retour du Mal dans un avenir proche, là où les continents se rejoignent.
C'est dans ce contexte que 12 personnages vont se démarquer et sauver le monde, parfois sans le faire exprès, chacun ayant sa propre histoire.
Aux Abysses du monde, tout rencontreront le "DeathBringer", serviteur du Mal, prêt à libérer son maître.
Bien mieux scénarisé que les autres jeux de combats (Naruto, SFIV, SCIV), qui comprennent en général une cut-scène d'introduction et une de fin, Battle Fantasia propose réellement une histoire suivie par personnage, et pas qu'une suite de combats. Chaque affrontement découle d'une situation précise (parfois loufoque), chaque rencontre est scénarisée.
Du garde Royal, amoureux de la princesse partie à la recherche du Mal et la protégeant dans l'ombre à la petite serveuse d'une auberge à la poursuite d'un client parti sans payer, les situations s'enchaînent et sont sympathiques à suivre (Pour les plus pressés, on peut passer les cut-scènes en vitesse rapide grâce à la touche Triangle). Chacun d'entre eux possède une personnalité qui lui est propre, ce qui les démarque vraiment des autres productions, où les combattants sont esquissés.
Chaque protagoniste possède en outre ses propres points de vie spécifiques, et les dégâts des attaques sont visibles à l'écran à l'image d'un RPG, sous forme de chiffre. Pas de barre unique pour tous le monde. Il se peut qu'avec vos 2500 points de vie, vous vous retrouviez face à un ennemi possédant le double... voire bien plus !
Imaginez-vous face au boss final, dans un combat dantesque, vous avec 3400 Hp, lui avec 36 000, et une défense qui fait passer vos coups pour des piqûres de moustiques famélique. Stress ? Si peu... mais il faut le battre !
Et c'est beau ?Que ça soit clair : ce n'est pas Street Fighter ou SoulCalibur.
Mais la qualité graphique est tout de même assez haute. Les personnages et les décors sont modélisés en 3D "Cell-Shading" et l'animation est très fluide. Les effets sont forts agréables à l'oeil, dans des couleurs chatoyantes et chaudes. Les personnages ont en outre pas mal de mimiques amusantes durant les combats. Les décors sont certes un peu vide, mais dégagent une ambiance particulière qui les rend uniques, malgré leur simplicité.
Les cut-scènes sont semi-statiques. A la manière du très beau "GrimGrimoire" (
lire le test dans la section Retrogaming), les dialogues se font à partir d'artworks un peu brouillons animés, ce qui permet de profiter pleinement du Character Design haut en couleur.
Jouable ?Simple, mais pas simpliste.
Chaque personnage dispose d'une palette d'une dizaine de coups spéciaux, à base de quart et de demi-cercle. Il y a deux touches pour les poings, deux pour les pieds, une touche pour le Heat-Up mode, une pour narguer et une pour la choppe (non, pas la bière... -_-')
Les adeptes s'y retrouveront facilement et les novices ne mettront pas trop de temps à sortir quelques coups spéciaux, voire une des deux super attaque.
Si au départ on se dit que le jeu est facile, l'IA posera quand même quelque soucis. Ultra réactive, elle ne laisse que peu de temps de répits, et attaque férocement dés les premières secondes, enchainant les combos que des pouces humains ne peuvent reproduire à la même vitesse. Contrairement aux autres jeux, vous pouvez ici combotter votre adversaire, l'envoyer rebondir contre un côté de l'écran, et le reprendre en l'air pour un beau finish move. Les points de vie défilent vite et les coups peuvent aussi pleuvoir alors que vous retombez inconscient après un combo.
Diablement efficace si on maîtrise son personnage !
Je parlais du mode "Heat" plus haut. Il peut s'apparenter à une jauge de Rage qui se rempli sur 3 niveaux au fil des coups. Elle sert à plusieurs chose.
D'abord à lancer les super attaques des personnages (au prix d'une jauge). La remplir est assez rapide, et les jauges se conservent de round en round (en mode histoire, il n'y a qu'un seul combat par personnage, et la jauge est conservée en cas de défaite).
Ensuite à entrer en mode "Heat", période durant laquelle a vitesse et la force des personnages est augmentée significativement, leur attribuant l'espace de quelques secondes de nouveaux mouvements.
ConclusionSans être le jeu de combat du siècle, Battle Fantasia est un bon jeu d'arcade haut en couleur et diablement fun. Entre son design magnifique, son humour typiquement japonais et ses possibilités de jeu, il n'est pas une déception.
Alors oui, la presse l'a peut-être démonté par moment. Mais c'est dingue ce qu'on a tendance à calquer son avis sur elle... dommage d'ailleurs.
Vendu neuf à 45€ et trouvable moins de la moitié en occasion, Battle Fantasia est un petit vent frais dans le monde de la technicité à outrance des gamers purs et durs. On y retrouve les plaisirs simples des jeux 16bits et les passionnés peuvent sans mal se faire plaisir en enchainant les techniques plus vite que le vent.
Je viens d'essayer la Démo de King of Fighter XII dispo sur le PSN Japonais et sincèrement... je préfère Battle Fantasia... Affaire de goût !