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DOSSIER - Les jeux vidéo et le cinéma

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Deux médias intimement liés depuis des années, avec leurs échecs, leurs succès, mais surtout leurs héritages. Un long dossier pour comprendre les nombreux liens entre les jeux vidéo et le cinéma.

Certains films arrivent tout de même à rencontrer un certain succès auprès du public, comme le film Lara Croft: Tomb Raider de Simon West en 2001, mais surtout la saga des Resident Evil, qui attirent plusieurs milliers de joueurs dans les salles obscures, malgré leurs faibles qualités scénaristiques et de mise en scène. Ces films d'horreur/action ne respectent en effet que très peu les jeux vidéo dont ils s'inspirent, et il est possible de se demander si la réussite de ces productions n'est pas basée uniquement sur le casting féminin. Le personnage d'Alice, au centre de la série Resident Evil, n'existe même pas dans les jeux, et serait uniquement là pour attirer un large public masculin, majorité importante des joueurs comparée aux femmes lors de la sortie du film en 2002.

resident-evil-2002-milla-jovovich-filmBien que ces deux médias semblent très proches (mise en scène par l'image et le son), la façon de les parcourir est différente. En effet, alors que le spectateur est totalement passif en regardant un film, le joueur est actif devant un jeu vidéo : c'est le gameplay. Le joueur peut influer sur l'univers du jeu, choisir ses actions et ainsi ressentir les émotions qui s'en dégagent avec plus d'intensité, tandis que le spectateur de cinéma ne fait que subir les actions qui se déroulent à l'écran sans avoir aucun pouvoir de les modifier. Impossible aussi pour le joueur de rester impassible devant son écran de jeu, au risque de ne pas voir la suite de l'action du jeu, ou pire, voir sa partie se terminer par un Game Over. On peut donc bien différencier les films comme étant un loisir passif, à l'inverse des jeux vidéo qui deviennent un loisir actif.

Par ailleurs, certains développeurs n'hésitent pas à tuer le projet dans l’œuf s'ils sentent que le film ne reflétera pas l'ambiance du jeu vidéo, comme l'a fait Ken Levine, créateur de la saga Bioshock. Le film devait reprendre les événements se déroulant dans le premier jeu : Jack, rescapé d'un crash d'avion au milieu de l'océan, découvre une cité sous-marine, Bioshock_2007-09-01_17-51-59-81-Rapture-JackRapture, construite par un mégalomane à la fin de la Seconde Guerre mondiale pour créer une société utopique. Les choses dégénèrent et Jack doit survivre dans cette ville peuplée d'humains drogués et arrêter le Maire. Alors que le film devait être réalisé par Gore Verbinski (The Ring) et bénéficier d'un budget de 200 millions de dollars, le studio a revu le budget à la baisse, notamment dû au fait que le film devait être Rated R (la plus haute interdiction aux USA, comparable au -18 européen). Ainsi, avec seulement 80 millions de dollars, Gore Verbinski quitta le projet pour être remplacé par Juan Carlos Fresnadillo (28 semaines plus tard). Déjà réticent à l'origine du projet, Ken a décidé d'annuler le projet, pourtant bien avancé selon le nouveau réalisateur. Le créateur du jeu a donc imposé son droit de veto, estimant que retranscrire un univers subaquatique dérangeant dans ces conditions ne ferait pas un bon film et renverrait une image négative de son jeu.

Certains réalisateurs comme Uwe Boll ou Paul W.S Anderson se sont par contre spécialisés dans la réalisation d'adaptations de jeux vidéo sur grand écran. On leurs doit notamment House of the Dead, BloodRayne et même FarCry pour le premier, et Mortal Kombat, Resident Evil ou encore Alien VS Predator pour le second. Alors que les films de Paul W.S Anderson rencontrent du succès en salle, la critique tient souvent des propos acerbes à la vue de ces films. Mais contrairement à certains réalisateurs qui veulent adapter un jeu vidéo au cinéma par passion, Uwe Boll avoue publiquement qu'il réalise des films uniquement par intérêt financier et qu'un bon film, selon lui, doit être bourré d'action, sans quoi le spectateur s’ennuie et quitte la salle. La réputation des jeux vidéo étant déjà mondiale, il est donc plus aisé d’engendrer des ventes en les adaptant en films, que ce soit au cinéma ou directement en DVD. Originaire d'Allemagne, Uwe Boll profite également du système de financement de l'industrie cinématographique allemande qui permet de défiscaliser à hauteur de 50 % les fonds investis dans des films de production allemande. Les investisseurs profitent alors de ce système pour financer les productions du réalisateur, dont les recettes doivent seulement s'élever à la moitié du budget pour ne pas être en perte.

BloodRayne-Film-Movie-Daube-Intersidérale
BloodRayne, l'exemple parfait d'un massacre par Uwe Boll

Commenter 18 commentaires

Molto
Très beau dossier en effet, je tiens juste a interrompre ma lecture, pour signaler que l'inventeur du "mocap" en jeux vidéos, était, il me semble, Prince of Persia, en 1989, et pas FIFA ou je ne sais quelle abomination ;)
Très bon jeu par ailleurs, et merveilleuse image du die&retry, massacré au cinéma, bien plus tard ;)
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Near
Une penséé pour le ou les correcteur(s) qui ont corrigés ce dossier. :mrgreen:

Je me ferai une pause lecture cette après-midi pour lire tout cela Clint008. J'ai parcouru les pages et j'ai repéré des films qui ont traumatisé mon enfance. :lol:
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Mykkoo
Très bon dossier, qui me rappelle un peu un autre ex-chroniqueur d'un site concurrent, agréable à lire et qui retranscrit bien ce qu'on peut ressentir devant Super Mario Bros et Street Fighter (les autres, je ne les ai pas regardé).

Merci :D
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